On constate que les valeurs véhiculées par le développement durable et par l’informatique libre se rejoignent pour la plupart :
Philosophie, éthique
Les deux mouvements étudiés conservent une identité propre, un rôle et des buts distincts. Comme nous l’avons vu, ils sont tous les deux portés par une philosophie similaire, reposant entre autre sur l’équité, l’accès à l’information et à l’éducation, le respect des individus et des cultures, sans oublier une orientation également économique «à visage humain».
Ressources, déchets et environnement
L’informatique au sens large est souvent la cible de critiques quant aux ressources consommées (matières et énergie) et aux déchets produits. Cette constatation est vérifiée année après année par la loi empirique de Moore, qui prédit avec une singulière précision le doublement de nombre de transistors dans les microprocesseurs tous les deux ans, à prix constant, et ce depuis le début des années septante [1].
Cette course exponentielle à la puissance a eu pour effets positifs de diffuser largement l’informatique (de manière certes inégale dans le monde), de servir de terreau à l’avènement d’internet, puis du web, sans compter toutes les applications utiles qui reposent maintenant sur de l’informatique et qui interagissent avec nous.
Ce « progrès » a cependant impliqué l’adoption d’un modèle pervers reposant sur un remplacement effréné des ordinateurs (tous les trois ou quatre ans). La puissance étant chaque fois renouvelée, les développeurs n’ont pas été incités à créer des logiciels bien conçus et économes en ressources, ce qui a encouragé (et encourage toujours) les individus et les entreprises a jeter leur ancien matériel pour le remplacer par un plus récent et plus puissant. Ce modèle semble donc s’alimenter lui-même…
Les logiciels libres ont une carte à jouer pour réduire la production de déchets et la consommation des ressources. On constate effectivement que les logiciels libres utilisent en règle générale moins de ressources matérielles que leurs équivalents propriétaires. Cela implique une prolongation de la durée de vie du matériel et une diminution du rythme de remplacement.
L’économie
De par sa transparence, l’informatique libre permet une émulation positive basée sur une forme de méritocratie. En effet, un logiciel libre de qualité, stable et sécurisé restera sur le devant de la scène, sera utilisé et ses développeurs seront reconnus au sein de la communauté. On note également que les logiciels libres répondent aux besoins des utilisateurs et non aux directives d’un département marketing d’une grande entreprise.
Le social
Le modèle favorise les relations entre les individus, renforce la solidarité et la collaboration et permet une approche non-marchande. En effet, grâce à internet, des communautés de développeurs-utilisateurs bénévoles et professionnelles collaborent sur des projets communs, proposent sur internet des applications libres généralement gratuites et des services (payants ou non). Comme le code source est libre, d’autres organisations, associations ou entreprises privées peuvent récupérer ce travail pour l’enrichir ou le transformer. Et ainsi de suite en suivant un cycle vertueux d’amélioration continue, le tout partagé au sein de la communauté et accessible sans avoir à s’acquitter d’une licence onéreuse. Ce modèle s’avère très efficace pour les administrations publiques, les ONG, les particuliers, les associations ou encore l’éducation.
Convergence
La compatibilité entre développement durable et logiciels libres est illustrée dans le diagramme suivant avec quelques exemples :
Références
- Art. Loi de Moore, Wikipedia: http://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_de_Moore
Logiciels Durables / Logiciels Libres et Développement Durable